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Détenu

[Marcel Polaire]
Je bouffe de la terre, bois mon urine, je pense plus à naguère, je n’ai
Plus rien à perdre, j’ai plus d’affaires depuis belle lurette
Dans ce trou à rat j’ai mûri depuis des semaines, tu me croiras ou pas
J’ai rongé mes semelles, à défaut de foie gras et de curry
Ce poids froid c’est mes chaînes, chevilles et poignets, ils se fichent
De me broyer les os, pas le genre à s’apitoyer, je sais
Je suis brisé, je crie mais en vain, peu importe, je grille
Mes derniers neurones, je vrille et balance mon crâne dans la porte, boum!
Je suis brave ouais, mais là je craque, lâche même quelques larmes
Crache mes poumons, revois mon car jack, puis me rappelle que dalle
L’odeur de l’asphalte, puis ces quatre murs, je crois que j’ai été enlevé
Je gratte pour tenter d’en venir à bout, je parle des craquelures
Et je carbure à l’espoir, faute de mieux, me laisse choir
C’est ce soir que je tente le tout pour le tout, je festoie
Dans ma tête, m’auto-questionne mais laisse-moi
Faire mon truc, j’agirai coûte que coûte, je m’en tape de ce qu’on veut me faire croire
Moi je baise la terre entière, et pas entre parenthèses
En gras je l’ai gravé dans la roche durant ma quarantaine
J’ai eu le temps de faire le tour de ma life, et du haut de ma quarantaine
J’ai certes été une canaille, mais si je dois partir je pars en paix
Là je paranoïe, man, j’entends des bruits, on vient par la droite
J’en parle à d’autres mais je suis seul dans ce paquebot, c’est pas grave
J’ai pas la cote, mais j’ai des couilles donc je vais m’en servir
Je te jure, cette nuit, je serai sur la côte avec une poule et cadavre

[Bub]
Ce Coca avait le goût de métal de la bite de Crag
J'aurais dû me méfier avant le vertige et le vide de crâne
Néons verts, chiottes glauques, dans le miroir gueule de Mala
Je me rappelle juste de la claque de l'urinoir dans les molaires
Puis c'est le noir complet de la mémoire jusqu'aux mollets
Comme si ma vie se concentrait dans le fermoir des volets
Paralysé, l'obscurité est plus solide qu'il n'y paraît
Mon esprit tourne à vide, c'est un bolide dans les marais
Mes parages se dérobent sans cesse sous un voile de suie
Aucune mouche dans le silence, y a pas un poil de bruit
Je crois que mes yeux sont ouverts, mais pas sûr que faut s'y fier
Perception atrophiée de mon corps, je sens mon être s'éfaufiler
J'ignore si des parois le contiennent ou si le vaste l'évapore
Seul le sol est certain et toute la masse de mon rapport
Je me surpasse dans mes efforts, tente de me synthétiser
Lentement mon abdomen tend à se concrétiser
Sensation de mouillure, sang ou pisse dans la souillure
Toujours pas de membres, mais le ventre se glisse dans la moulure
Un poids s'accentue, mon être redevient un sentiment clair
Enfin j'existe, douleur silhouettée d'un pansement glaireux
Y a comme une portion de moi-même qui subsiste dans le néant
Déjà une tête qui pense et la plaie d'un bassin béant
Je suis comme une enveloppe dans le vide ou est-ce l'inverse ?
Il me manque des machins dans le bide ou est-ce l'ivresse ?

[Hades]
J’ai épuisé la source de mes rivières lacrymales
En civière je pousse des cris silencieux, douleur est maximale
Cuir entre les maxillaires, étouffée chaque syllabe
Doigté de taxidermiste, précis dans la phase finale
Je ressens chaque os, chaque muscle, chaque nerf : un charnier
Je suis l’acharné dans la soute du charter
Même si l’envie m’a guidé, je vais pas finir acquitté
Le bon temps m’apparait moins bandant depuis que la vie m’a quitté
Je traine ce boulet comme un bijou, un petit chou
Je veux des bisous. Cette forte odeur d’urine me pousse à faire un pissou
Je m’en fous moi de faire des petits sous
Je suis l’humanité, sa vanité, sa petite gueule de pute : je lui offre la tête à Zizou
Ils n’auront dressé que mon majeur
Je m’endurcis à la longue et même si tu m’arraches la langue je conserve ce ton tapageur
Ces 100'000 volts me font des guili-guili, je ris
Bouille livide, merde liquide, même rempili-pili de riz
Ah ! Faut que j’évacue l’air
Je respire l’odeur du sang et je ne crois pas ce qui rentre par mes globes oculaires
J’ai perdu mon auriculaire, le même soir que ma peur
Et dans sa cage j’entends s’éteindre les derniers battements de mon cœur
Ils m’auront pas vif ! Ils m’auront captif !
Captivé par la nonchalance étrange de mes tortionnaires
Allez je classe ce formulaire, je peux pas scier mes barreaux
Enchainé à mon bureau, j’aime ma vie de fonctionnaire

credits

from Chill (avec viande), released September 20, 2017
écrit par Bub Le Zombie, Hades & Marcel Polaire
composé par Skile
enregistré et mixé par Skile au Studio oO
masterisé par No Games

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